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Je rejette aussi l’antinucléarisme systématique des écolos
qui tiens pour moi de la posture mais basée sur aucun argument.
J'entendais par là que une partie importante des écolos n'ont pas de formations scientifiques (hors sciences sociales) et ont souvent une posture vis à vis du nucléaire civil souvent dépourvue d'un fond argumentait solide. Le sujet est compliqué parce que t'as d'un côté des pro-nucléaire qui ont tendance à ignorer certains des arguments que j'ai évoqué à la page précédente et de l'autre des individus qui ignorent sciemment les avantages du nucléaire ou qui en comprennent pas le risque réel par rapport au risque fantasmé.
Et un problème de compréhension des
échelles/ordres de grandeur.
C'est pour moi la même incompréhension :
- les gens qui te parlent de l'augmentation potentielle (c'est pas forcément admis, ça découle peut-être d'une simple amélioration des outils d'observation) des cancers de la thyroïde dans la région de Fukushima quand tu leur parle des morts de la pollution de l'air
- les gens qui te parlent de l'empreinte carbone des bananes importées quand tu leur parle de l'avion, la caisse ou la viande rouge
Les écolos ont leur obsessions et l'hyperlocalisme en fait partie. Au final je suis d'accord avec eux sur la philosophie associée (en opposition à la mondialisation), de petites chaines de production, une optimisation du climat et la topographie du coin pour la production d'énergie et de bouffe... mais ça leur fait dire des bêtises sur les gestes importants vs les gestes secondaires et ça leur fait oublier les avantages du nucléaire.
Janco, Negawatt, Squarzoni... c'est pas très objectif (à supposé que l'objectivité existe. Autre débat où je répondrais que non) et faut combiner les analyses pour avoir une idée du mix énergétique souhaitable.
Quand à la décroissance c'est applicable de plein de manières et ça te tiers-mondialise pas. Le fantasme qui va vite passer c'est l'idée qu'on peut réduire notre empreinte carbone si vite qu'on peut maintenir de la croissance tout en la réduisant. Le modèle d'observation de la société va changer, tout comme ses objectifs. Il y a déjà plein de signaux de ça.
En attendant on va déjà avoir des compteurs intelligents, une IA qui contrôle le mix et qui à chaque seconde tire la production la moins carbonée possible, une rénovation thermique des logements et des infrastructures publiques, une électrification des transports, cette demande électrique va être assuré par de l'éolien/solaire/nucléaire/géothermique peu profond/marémoteur associé à des STEP (en plus de l'hydroélectrique), des projets expérimentaux autour des mines et de la photoelectrolyse de l'hydrogène, décarbonations de l'industrie du ciment et du verre (soit par la technique, soit par le remplacement vers des matériaux alternatifs comme la terre crue et autres là où on peut), végétalisation des villes...
...le problème va se poser au niveau des
moeurs sur la bouffe (les gens voudront pas changer leur régime),
les vacances (les gens vont continuer à vouloir aller vite loin pour pas cher),
la fast fashion (qui explose avec Shein, H&M, Zara, Primark),
le modèle d'agriculture (l'agriculture intensive ne recule pas du tout et les projets de mégabassine au delà d'être une connerie technique et un danger pour la biodiversité, c'est pas un projet pour les petits agriculteurs) et c'est symptomatique du modèle dominant,
le numérique (Streaming, data center, objets connectés...) et la logique de
vivre en famille nucléaire (un appart pour 1/2/3/4). Pour moi c'est vraiment les sujets qui passent pas.
Quant à la démographie, actuellement avec le discours sur les retraites, "pour avoir assez d'actifs" la tendance est plus à l'incitation à faire des môme à droite et à ouvrir les vannes de l'immigration à gauche (ce qui terrifie la droite). On est pas trop dans un discours de politique d'enfants unique ou de délire à la Utopia. Mais après oui, fondamentalement, beaucoup de problèmes seraient réglés dans un territoire moins peuplé.
Là où je trouve que c'est une idée de merde c'est que c'est pas la population Indienne ou Nigériane qui pose un problème fondamental mais l'empreinte des habitants des pays riches et polluants (facteur 60 entre un Quatari et un Nigérian), les riches en général (facteur 4 entre le premier décile de revenu et le dernier) et les industries extractivistes qui résistent et freinent les évolutions de régulation et les alternatives scientifiques. Quand tu vois que sur le scandale des PFAS les gros industriels achetaient les technologies alternatives pour les laisser mourir et les empêcher de se développer bah...